Oud, instrument à corde, conjugue tes sons entre ses mains expertes. Mélancolies et douceur orientale, tantôt au tempo lent, tantôt rapide, rappelle-nous nos bonheur.
A l’origine festive, tu chantes désormais nos malheurs, accompagnant nos vies, exaltant la grandeur d’autan. De Bagdad à Cordoue, tes sonorités résonnent dans nos mémoires.
Oud, chacune de tes note reste solitaire, tes confrères t’accompagnent et pleurent avec toi le passé, cet apogée dépassé. Une voix solitaire elle aussi, se joint à toi, déclamant cette même gloire passée.
Tu redonnes courage, rappelant à ceux qui ont douté, tes paroliers ne sont pas des combattants de cape et d’épée, mais des pourfendeurs pour une nouvelle liberté.
Noyer, érable, fruitier, ton bois résonne encore de ses notes, façonné comme une amante. Tes cordes sont tantôt pincées, tantôt caressées, ton corps est enlacé.
Instrument sensuel, tu es une maitresse, tu rappelles nos faiblesses et nos forces nouvelles, une essence pour renaitre du malheur dans lequel on s’est laissé.
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Ce petit texte sur la musique de l’instrument à corde Oud, est à l’occasion du spectacle hommage du Trio Joubran à la mémoire du poète palestinien Mahmoud Darwish dont les vers nous ont bercé lors de la soirée qui a eu lieu le 22 novembre au Music Hall, Starco, Beyrouth, Liban.
On pouvait ressentir toute la mélancolie de cet instrument à corde mais aussi toute la virtuosité des frères Joubran et en particulier de Samir, à la sonorité si particulière et à la maitrise totale de son instrument.
Mélancolie aussi des poèmes de Mahmoud Darwish, rappelant le déracinement du peuple palestinien, rappelant les délices de la Palestine d’autrefois, un message pour que la Paix revienne dans une région qu’elle a si longtemps abandonné.