Mauvaise nouvelle pour l’économie libanaise, la Banque Mondiale a indiqué ne s’attendre au Liban qu’à une croissance de seulement 1.3% pour l’année 2019 et à seulement 1.5% pour les 2 années suivantes.
Ce taux est largement inférieur au taux moyen attendu pour la région du Moyen Orient et d’Afrique du Nord et estimé à 1.7% en raison notamment de la relance économique induite par les exportations pétrolières. Le Liban, quant à lui, ne bénéficie pas de cette dynamique en l’absence de l’exploitation, pour l’heure, de ses probables ressources pétrolières et gazières.
La Banque Mondiale note cependant la monté de certains risques dans la régions, notamment l’impact de conflits sur des économies considérées comme fragiles. Parmi ces impacts potentiels, une crise des réfugiés comme celle que connait actuellement le pays des cèdres avec la présence d’un million et demi de réfugiés syriens dont la présence a eu des conséquences dramatiques sur l’économie libanaise.
Pour rappel, le Liban traverse actuellement une grave crise politique avec l’absence d’un gouvernement fonctionnel depuis les élections législatives de mai 2018 aggravant la crise économique. 2200 entreprises auraient ainsi fait faillite en 2018 et le taux de chômage s’est également aggravé, avec 30% à 40% de la population active désormais sans emplois. Parmi les secteurs économiques les plus touchés, le secteur de l’immobilier s’est notamment enfoncé dans la crise suite à l’arrêt du programme de subvention aux promoteurs et aux acheteurs potentiels de la Banque du Liban qui accordait jusqu’au début de 2018 des prêts à taux réduit.
La situation de la dette publique s’est également aggravée. En 2019, le Liban devrait emprunter jusqu’à 7.3 milliards de dollars à un taux estimé de 10.5% selon certains économistes, contre 7.5% en 2018. Cette augmentation des taux illustre également le risque de dévaluation de la livre libanaise en dépit du démenti à ce sujet du gouverneur de la Banque Centrale Riad Salamé.
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La relance de l’économie libanaise se fait également attendre malgré le plan CEDRE présenté en avril 2018 dont la mise en oeuvre reste dépendante de la mise en place du prochain cabinet. Les donateurs s’étaient engagés à accorder au Liban la somme de 11 milliards de dollars sous forme de donations et de prêts à taux réduits pour permettre la remise à niveau des infrastructures libanaises devenues largement obsolètes. Cette aide était cependant conditionnée à une série de réformes économiques.
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