Liban: Pas de reprise prochaine du secteur de l'immobilier selon le FMI

Le FMI a publié son rapport annuel concernant l’économie libanaise, suite à une visite d’une délégation en mai 2018. Selon cette dernière, la croissance économique du Liban demeure faible, avec des estimations allant de 1% à 1.15% pour 2017 et 2018, les vecteurs de croissance traditionnels au Liban demeurant impacté par la crise. Ainsi, aucune reprise du secteur de l’immobilier n’est à l’heure actuelle à l’ordre du jour. Les taux d’inflation ont atteints 5% en 2017, principalement en raison de l’augmentation du coût des produits pétroliers et de la faiblesse du dollars auquel la Livre Libanaise est liée. 

L’institution internationale note cependant s’attendre à une augmentation à 3% de la croissance à moyen terme et quelques améliorations notamment au niveau du déficit public qui a été contenu à 7.3% du PIB en raison de l’introduction de nouvelles taxes sur les profits des établissements bancaires. Cette amélioration reste relative, le FMI s’attendant à une nouvelle hausse du ratio dette/PIB déjà estimé à plus de 150% fin de l’année dernière. 
Le FMI note aussi que le Liban s’est enfin doté d’un budget public en 2017 et 2018 après 12 d’absence. 

La crise politique de novembre 2017, provoquée par la démission surprise du Premier Ministre Saad Hariri a également provoquée, une diminution des rentrées monétaires qui financent les déficits publics, entrainant la Banque Centrale à augmenter les taux d’intérêts pour tenter d’en contenir les conséquences.

Le FMI note également que le Liban bénéficie d’importants potentiels de croissance, notamment en cas de résolution du conflit civil en Syrie et des résultats de la conférence d’aide au Liban CEDRE, en dépit d’importants vulnérabilités dues aux circonstances régionales et domestiques qui pourraient affecter les dépôts bancaires locaux.

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Le FMI préconise une hausse de la TVA et un arrêt des subventions à l’EDL

Le FMI recommande ainsi aux autorités libanaises à utiliser l’élan politique actuel et les promesses financières obtenues lors de la récente conférence CEDRE pour entreprendre des politiques ambitieuses et des réformes visant à corriger les déséquilibres internes et externes, à renforcer la confiance des investisseurs et à augmenter les perspectives de croissance en dépit des difficultés actuelles.

Il note également que l’aide de la communauté internationale doit se poursuivre pour soutenir le Liban dont les infrastructures sont largement affectées par la présence d’une importante communauté de réfugiés syriens.

Les membres de la délégation du FMI ont souligné qu’un ajustement budgétaire immédiat et substantiel est essentiel pour améliorer la viabilité de la dette. cela qui nécessite un engagement politique fort et soutenu.
Ils ont noté qu’une stratégie budgétaire bien définie, comprenant une combinaison de mesures de recettes et de dépenses, d’environ 5 points de PIB, est ambitieuse mais nécessaire à moyen terme pour stabiliser la dette publique et la placer sur une trajectoire descendante. À cet égard, ils ont recommandé d’augmenter les taux de TVA, d’éliminer progressivement les subventions à l’électricité et de restreindre les salaires publics. Les administrateurs ont souligné la nécessité de renforcer la gestion des investissements publics pour assurer la mise en œuvre réussie du programme d’investissement des autorités.

Ils appellent également la Banque du Liban à adopter une politique monétaire plus conventionelle et à augmenter les taux d’intérêts afin de poursuivre la politique visant à promouvoir les dépôts au Liban.

Il s’agira aussi de réduire les vulnérabilités du secteur financier notamment en raison des risques posés sur les prêts actuels.

Les membres de la délégation du FMI encouragent les autorités à faire avancer les réformes structurelles nécessaires pour éliminer les goulots d’étranglement de la croissance et favoriser le rééquilibrage externe. Ces réformes devraient inclure, en particulier, la mise en œuvre de réformes fondamentales dans le secteur de l’électricité, y compris l’élimination progressive des subventions coûteuses et l’expansion de la capacité de production, tout en minimisant l’impact sur la population. La délégation a également encouragé les autorités à redoubler d’efforts pour améliorer la gouvernance et réduire la corruption, et ont appelé à de nouvelles améliorations du système statistique.