Située à 38 km au Sud de Beyrouth et à 900 mètres d’altitude, Deir el Qamar ou « Couvent de la Lune » fut la capitale du Mont Liban lors du règne de l’Emir druze Fakhr el Dine au début du XVIIème siècle jusqu’à la période de la Moutassarifiyah.
À l’origine, le lieu d’un temple romain dont l’emplacement se trouverait sous l’église actuelle de Saidet el Talle, la localité, classée comme zone protégée depuis 1945, est une des rares au Liban à avoir conservé un aspect typique local, avec des ruelles et des maisons typiques en pierre.
Comptant 5000 habitants, elle héberge également 2 universités et 7 établissements scolaires, ainsi qu’une filiale locale de l’Institut Français dont les locaux sont installés dans l’ancien marché à soie et à Bijoux. Elle est également une des rares localités assez cosmopolites, principalement habitée par des chrétiens, Deir el Qamar est située dans une région avec une forte présence druze. Cela ne sera pas sans problèmes puisque beaucoup de ses habitants seront massacrés en 1860 ou encore lors de la guerre civile de 1975 à 1990, période durant laquelle elle sera assiégée lors de l’épisode de la Guerre de la Montagne en 1982.
Deir el Qamar conserve donc son patrimoine comme nul autre pareil avec notamment sa place principale, ses ruelles étroites et les surprises qu’on peut y trouver. Un ancien lavoir en aval de sa source par exemple. De nombreux sites d’intérêt s’y retrouvent donc. Une localité à voir, des ruelles à s’y perdre mais surtout à ne pas manquer.
Une des premières municipalités du Liban
Autre particularité, cette localité sera l’une des premières dans le Monde Arabe à être dotée d’une municipalité, dès 1864, alors qu’elle partageait le rôle de capitale de la Moutassarifiyah du Mont-Liban avec Baabda.
Son sérail héberge actuellement un Centre Culturel Français, l’Institut Français de Deir el Qamar. Il s’agirait de l’ancien palais construit au temps de Fakreddine et où siégeaient les Émirs du Mont Liban avant la construction du Palais de Beiteddine situé quant-à-lui en face de Deir el Qamar, de l’autre côté de la vallée. Il serait alors transformé en souk à soie et à bijoux.
Elle possède également une mosquée sunnite située à proximité de la place principale ainsi qu’une synagogue construite en 1609, aujourd’hui désaffectée et qui a cessé son activité en 1860 suite au départ des derniers israélites libanais de la cité. Un lieu ou la coexistence au Liban prend une signification réelle.
À voir, les vielles ruelles de Deir el Qamar
Moins connue, la ville de Deir el Qamar a gardé le cachet de ses ruelles pavées de pierres et entourées de vielles maisons, grâce au fait d’être une des rares municipalités à s’être très tôt dotée d’un plan d’urbanisme.
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