Riad Salameh: Le Liban n'est pas en faillite

Le Gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salameh, a répondu sur la chaine LBCI ce mercredi aux propos rapportés du Président de la République, le Général Michel Aoun, rapporté par le Patriarche Maronite, Béchara Raï, indiquant que le Liban serait en quasi faillite financière. Riad Salameh a indiqué que les propos concernant cette faillite seraient une exagération politique et que la monnaie nationale reste en sécurité, ainsi que le Liban.

Selon le prélat, le Président de la République aurait également indiqué qu’un effort commun doit être effectué pour contrôler les déficits publics et lutter contre la corruption.

Cette information intervient alors que le Gouvernement Libanais a adopté en Conseil des Ministres son budget 2018 qui reste encore à être ratifié par le Parlement. Le Premier Ministre Saad Hariri avait demandé à ses collaborateurs de réduire les budgets des différents ministères de 20% afin de lutter contre le déficit budgétaire qui pourrait atteindre la somme de 5.37 milliards de dollars en raison des remboursements de la dette publique et de l’augmentation des salaires des fonctionnaires.

Pour rappel, alors que les déficits budgétaires s’accroissent, les pays donateurs du Liban se réuniront ce mois d’avril prochain pour discuter à Paris, dans le cadre de la conférence d’aide Paris IV, également désignée par CEDRE, d’un programme d’aide économique pour le Pays des Cèdres. Ce plan vise notamment à lutter contre les déficits budgétaires alors que le taux d’endettement atteindra 150% du PIB faisant craindre un possible effondrement économique. Il s’agira de la 3ème économie la plus endettée au Monde. Cette importante dette est majoritairement due à une mauvaise gestion budgétaire alors que le Liban n’avait adopté de budget public entre 2005 et 2017. Quant à la croissance économique, elle ne pourrait atteindre 2.5% seulement, bien en deçà du taux de 4% nécessaire pour équilibrer le budget.