Tempête

Storm, Crédit Photo: Francois el Bacha, tous droits réservés
Storm, Crédit Photo: Francois el Bacha, tous droits réservés

Fascinante et mortelle, ton vent fouette les joues de ses côtes. Tu nous fais sombrer dans l’obscurité en plein jour, illuminant de tes seuls éclairs. Tu ne fais pas les choses à moitié, nul question de petites pluies passagères, mais des averses, transformant les routes en rivières, charriant eau et pierres.

Tu ne fais jamais dans la demie-mesure, tu te déchaines, tu tapes par rafale les façades, tu mènes la guerre. Ta pluie est d’autant de balles qui pénètrent les chairs du sol, convoyant non pas la mort mais l’eau bénites de la vie.

Le paysage se transforme en apocalypse, ses cavaliers sont tes nuages, surgissant de nul part pour disparaitre, avalant les sommets des montagnes, fouettant avec ton déluge. Les arbres se renversent, l’Homme aussi se fait emporter. Seuls les rocs résistent, il n’y a qu’avec le temps que tu puisses les éroder.

A la pluie, succède la neige. Blancs, écrémés, innocents, deviennent tes sommets, cachant la laideur des plaies des carrières et des carcasses bétonnées à jamais terminées.

Le calme après la tempête, selon l’adage bien usité. Espérons qu’en politique aussi, croyons au retour du soleil.