Byblos, Port endormi, se languissant d’un passé glorieux, ruines étalées synonymes de richesses, tour à tour phénicienne, babylonienne, perse, hellénique, romaine, byzantine, arabe, croisée et j’en passe, couronnée d’un château semblant toujours conserver tes trésors, du tombeau d’Ahiram, berceau de l’alphabet et de l’Histoire de l’Humanité, tu te réveille aujourd’hui.
Tes souks résonnent des pas des touristes, nouveaux envahisseurs éphémères, les verres se rencontrent et trinquent sur ton port, dans les tavernes. Le jet-set venait jusqu’à toi, et pour y rencontrer Pépé.
Portraits de Bardot et de la Dalida, tes maitresses sont toutes là, elles y sont peut-être passées mais vaille que vaille tu es resté.
Byblos se réveille au son des cloches chrétiennes et des muezzins, hospitalière, tes habitants n’ont jamais failli même durant les années de souffrance, ils ont conservé cette autre idée du Liban.
Le temps semble s’être arrêté quand les pêcheurs enlèvent les nœuds de leurs filets, assis sur les quelques bancs en pierre du Port, gardé par une tour franque. Le port est tri millénaire, ses pierres peuvent encore témoigner du départ de ses phéniciens, à l’assaut, non pas armés de glaives et d’autres épées, mais plus cordialement de marchandises, parfums et drapées.
Égypte, Tunisie, Espagne jusqu’à l’Angleterre, ils sont allés, leurs bateaux faits de cèdres ont bravé les mers jusque là inconnues, et autres dangers. Ils ont conquis un espace nouveau, que nul ne pensait être possible, atteints de nouveaux rivages jusque là inaccessibles.
Ils s’en ont allé, mais tu attends toujours leur retour.
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