Site icon Francois Bacha

La crise entre Hariri et Rifi s'envenime, le député Robert Fadel démissionne

Coup de tonnerre à Tripoli, suite à la victoire de la liste aux élections municipales patronnée par le ministre de la Justice Démissionnaire, Ashraf Rifi,obtenant 18 sièges face aux listes dites des premiers ministres Saad Hariri et Najib Mikati, également soutenue par Faycal Karamé qui n’obtiennent que 6 sièges au sein du Conseil Municipal. Cette dernière était également soutenue par une large coalition allant des Frères Musulmans au Parti Arabe Démocratique proche de la communauté allaouite.

Pour la première fois de son histoire récente, Tripoli se retrouve ainsi avec un Conseil Municipal sans aucun représentant des minorités y résidant.

Suite à la publication des résultats, le représentant des Frères Musulmans Ihab Nafeaa a indiquer démissionner ce mardi. « Les accords et les alliances formées lors des élections municipales de Tripoli n’ont pas abouti aux espérances de beaucoup dans la ville », a-t-il indiqué dans un communiqué, estimant qu’un dirigeant se doit d’être responsable. Les Frères Musulmans poursuit-il, n’ont pas réussi à concrétiser les espérances des habitants de la ville de Tripoli, en conséquence de quoi, il estime que son devoir est de démissionner.

Le député Robert Fadel démissionne

Le député orthodoxe Robert Fadel proche du Courant du 14 Mars a également annoncé sa démission en raison de l’absence de membres des communautés allaouites et chrétiennes au sein de la nouvelle majorité municipale.

Réitérant son attachement au pluralisme, la coexistence entre les différentes communautés libanaises, le député démissionnaire a rappelé son soutien au Courant du Futur et dénoncé les attaques visant l’ancien premier ministre Saad Hariri et « la modération ».

Ashraf Rifi, désavoué par Saad Hariri lui même – la crise entre les 2 hommes serait allée au point ou l’ancien Premier Ministre aurait déclaré que seule sa voix compte suite à la sortie du Ministre de la Justice qui a claqué la porte du Conseil des Ministres le 11 février 2016- , désormais isolé dans son propre camp, a utilisé les élections municipales à Tripoli, pour tenter de rebondir et placer ses pions en musclant opportunément son discours le lendemain de la polémique concernant l’annulation de la donation saoudienne avec un double objectif:

Ashraf Rifi a donc possiblement réussi son pari sur la scène locale mais a oublié désormais que sur un plan national, il est amplement perdant en ayant oublié que tout premier ministrable doit être également ouvert aux autres minorités. C’est dans cette optique là que désormais il axe son discours politique au lendemain de sa victoire mais l’exemple malheureux de Tripoli, capitale du Nord Liban, sans que les minorités aient un mot à dire, augure de frictions importantes à venir tant au niveau politique au sein même de la communauté sunnite qu’au niveau inter-communautaire.

Quitter la version mobile