Les banques libanaises ont débuté l’application de la loi américaine contre le Hezbollah avec la cloture d’un certain nombre de comptes d’associations et d’institutions accusées d’être liées au mouvement chiite.
Parmi les cibles de ces mesures prises en raison de l’adoption du « Hezbollah International Financing Prevention Act of 2015 » (HIFPA 2015), voté en décembre par le Congrès américain. des écoles ou des hôpitaux comme l’Hôpital St George, indique le quotidien Al Akhbar. Plus de 100 comptes auraient été ainsi officiellement visés, a indiqué le Gouverneur de la Banque Centrale, Riad Salamé qui s’était engagé en faveur de l’application de ces mesures, estimant qu’il n’y a aucune autre alternative, en raison de l’utilisation par le Pays des Cèdres d’un système d’échange de fonds passant par les Etats-Unis.
Cette décision avait entrainé une polémique entre les autorités bancaires libanaises et le Hezbollah, suite à la fermeture de comptes liés à des députés du mouvement chiite.
Fin mai, le secrétaire adjoint en charge des questions de financement du terrorisme au Trésor américain, Daniel Glaser, avait estimé, lors de son passage à Beyrouth, que cette loi américaine, qui cependant est applicable d’un point de vue mondial, concernait 99 personnes (ou institutions) figurant sur la « liste noire » décrétée par Washington. A une question concernant les ministres et députés du Mouvement Chiite pourtant protégés par l’immunité offerte par leur mandat au Liban, il a également indiqué ne faire aucune distinction entre membres du Hezbollah.
Le gouverneur de la BDL, Riad Salamé a cependant précisé dans une interview accordée à la chaine américaine CNBC, que l’application de ces sanctions passe par une décision prise par la Commission d’enquête spéciale mise en place à cet effet, cette autorité indépendante étant « la seule habilitée à accéder aux comptes créditeurs et débiteurs, sans que lui soit opposé le secret bancaire ». Il s’agit celui-lui de préserver l’économie libanaise puisque les établissements bancaires internationaux sont dans l’obligation d’appliquer ces mesures, faute de quoi elles seraient soumises à des sanctions. Toutefois, Riad Salamé s’est déclaré vouloir rassurer la communauté chiite et son accès au système bancaire local.
Le Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah s’était montré rassurant de son coté, indiquant que le mouvement chiite ne possédait aucun compte bancaire.