BB King à Byblos entre Nostalgie, Deception et Chance

Première sortie et d’ailleurs seule sortie de l’été depuis l’annulation de la venue de Cranberries au Festival de Beiteddine pour raison de santé, celle du BB King au Festival de Byblos, ce jeudi 5 juillet 2012. Pour replacer un peu qui est BB King, il s’agit tout simplement d’une légende du  Rock and Roll et du Blues, auteur de 60 albums et récipiendaire de 25 Grammy Awards.  Né en 1925 dans une plantation du Mississipi, BB King comme beaucoup d’artistes de légendes noirs dans une Amérique pas encore tolérante à l’époque par le Gospel pour ensuite se diriger vers Memphis en 1947. Cependant, son premier album enregistré date en 1943. Il se fera connaitre dès 1948 et de devenir l’un des chanteurs les plus en vogue dans les années 50 et 60. Il s’agissait donc une chance unique de le voir sur scène, qui puisait au Liban accompagnée par sa légendaire Lucille, surnom affectueux par lequel il désigne sa guitare.

Le concert a commencé hier à 9h 15 – 20 mais des personnes arrivaient encore à 9h40. La moindre politesse pour le public est d’arriver en temps et en heure et non de se faire remarquer en restant même devant les gens afin de piquer de meilleures places inoccupées pour ensuite se faire jeter par les véritables locataires de celles-ci, arrivées eux-aussi en retard. Le deuxième problème, il faudrait que quelqu’un explique aux organisations la nécessité de fermer les débits de boisson durant le concert, voir des gens déambuler est gênant pour le public averti. On peut comprendre que certaines personnes bougent, notamment les photographes professionnels et les personnes âgées quand elles font un malaise, mais le reste … sinon autant rester à la maison avec le DVD d’un spectacle de Bb King par exemple et ne plus se déplacer pour le voir live.

Passons au concert en lui-même. D’un point de vue général, le spectacle était touchant et excellent dans le sens ou on a pu donc voir une légende vivante du blue et du rock en dépit de ses ennuis de santé. Il s’agissait non pas de célébrer un homme en pleine force de l’âge mais d’un BB King vieillissant – pour peut-être l’un de ses derniers concerts – , malade et qui n’a pas pu s’empêché de vomir sur scène suite à un malaise peut-être provoqué par la chaleur ou une « tourista » locale pour ne pas dire gastro-entérite et cela devant les spectateurs -génial non? -. Ce n’est qu’après s’en être remis – on remarquera ici la solidarité de ses partenaires de scène qui ont pris en charge la poursuite du spectacle en attendant son prompt rétablissement – que ce dernier commencera réellement à caresser Lucille et à demander à des bises à toutes les femmes de l’audience. Elles y répondront quant même, se glissant jusqu’à la proximité de la scène… 

Que dire d’autre? Beaucoup de déceptions comme celles qu’on a décrit auxquelles il faut ajouter la longueur réelle du concert en raison des circonstances, il sera en effet fortement « réduit » pour raison de santé, ce qui compréhensif, mais aussi la joie en fin de compte d’avoir pu assister au spectacle d’une des dernières légendes vivantes du Rock and Roll et du Blues comme s’il s’agissait de son dernier concert …