Ces petits plaisirs de l’ete

Amandes fraiches, un des plaisirs de l'été. Iphone 4. © Francois el Bacha, tous droits réservés.
Amandes fraiches, un des plaisirs de l'été. Iphone 4. © Francois el Bacha, tous droits réservés.

Les petits plaisirs de l’été, ce ne sont pas seulement assister aux différents festivals dont le programme s’est considérablement enrichi cette année, ce n’est pas seulement aller à la plage – sea, sex and sun pour certains – ce n’est pas seulement aller à la montagne pour d’autres, dans une ultime tentative d’éviter les chaleurs de l’été justement, l’été libanais est également fait de plaisirs simples, loin des tracas devenus quotidiens comme les embouteillages interminables entre Beyrouth et Jounieh par exemple. Un bon moyen de décompresser est justement d’assister à un coucher du Soleil à la gamme des couleurs plus incroyables, une bonne bière libanaise, Almaza notamment, fraîche à la main, des amandes également fraîches à décortiquer.

L’été au Liban, c’est savoir vivre loin d’être aux 200 km/heures qu’on connait autrement, c’est savoir prendre le temps, ce sont les petits voyages pour découvrir un pays qu’on ne connaissait pas, il y a 16 ans, guerre civile oblige. Chaque été est la découverte d’une nouvelle région, écumant du Nord au Sud, ce pays que d’autres ont voulu déchirer. Il s’agit de partager l’hospitalité, les amandes, faire une partie de Tric Trac, dont le jeu même s’il devient sérieux, se termine toujours en fou rire, sans vrai gagnant ni perdant.

Dorade. Canon EOS 550D. © Francois el Bacha
Dorade. Canon EOS 550D. © Francois el Bacha

L’été, c’est en effet profiter de la bonne humeur, du partage. On partage de nouvelles joies, des repas, comme les fameux Bizri – petites sardines que l’on peut même pêcher nous-même – grillées, Sultan Brahim – rougets – ou autres dorades, à la sauce « taratour », le tout dégusté avec un bon rosé, Sunset de préférence, c’est un peu avec un verre à la main, devant le soleil couchant, face à cette mer, que je vous souhaiterais « Santé ».

Pendant l’été, on en profite, on se balade dans un pays qu’on a tardé à découvrir pendant l’enfance, la guerre ne permettant pas de se déplacer facilement. Les préjugés tombent, on est en plein pays du Hezbollah ou chez les islamistes de Tripoli, eux viennent au Kesrouan, les barrières psychologiques tombent également. On découvre qu’on n’est pas si différent en fin de compte, on est des êtres humains faits de chair et d’os. On est uni par le même Dieu, sauf que le livre pour l’adorer change – la seule différence en fin de compte -. Ils viennent à Harissa, on va à Mlita. On découvre aussi les autres chrétiens, ceux qui sont restés derrière, ceux qui ont résisté aux assauts du temps, Tyr nous appelle, en passant par Saïda ou Jezzine. Ils ont conservé une hospitalité qu’on a oublié de notre coté, une simplicité de la vie, des traditions qu’on leur envie à la fin, leur histoire est héroïque, leur attachement à la terre aussi.

Voila, l’été s’en est allé, bonjour l’automne, les feuilles roussies, les fleurs fanées, fatiguées par la chaleur estivale des étés, l’été veut-il faire de la résistance? Un été indien au bout du chemin? Peut-être que oui, peut-être que non, mais aller au prochain!

5Comments

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  1. 5
    frenchy

    encore faut-il pouvoir accéder aux cèdres, la réserve est fermée en hivers (j’ai essayé)… par contre, les pistes d’à coté, sont ouvertes

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