Le journal libanais Al Joumhouria a indiqué, dans sa dernière édition, qu’un désaccord portant sur la répartition des bénéfices engendré par les réseaux de distribution de l’internet illégal entre employés de la société publique OGERO serait à l’origine des révélations de ce dernier scandale.
Les fonctionnaires auraient notamment été en conflit sur la division des bénéfices. Parmi les personnes impliquées, le directeur général de l’institution, Abdel Moneim Youssef qui ferait l’objet d’une plainte déposée par le PSP du député druze Walid Joumblatt.
Walid Joumblatt avait accusé Abdel Moneim Youssef d’être directement lié aux personnes ayant mis en place les réseaux de distribution d’internet. Une perquisition menée par les forces de sécurité auraient ainsi mis sous séquestre du matériel dont des serveurs, entrés par les frontières officielles avec des papiers administratifs frauduleux. Ainsi, les personnes suspectées comme Toufic Hiso ou Robert Saad, proches du directeur général d’OGERO et propriétaires officieux de ces réseaux utilisaient des serveurs détenus officiellement par OGERO dont l’usage a été détourné. Ces serveurs avaient alors été découverts dans un réservoir d’eau dans le centre Starco au Centre ville, siège de la société de Toufic Hiso
Le procureur financier Ali Ibrahim aurait ainsi interrogé le responsable d’OGERO, qui a été depuis libéré avec l’interdiction de quitter le territoire libanais. Une enquête parallèle de l’inspection centrale serait également menée à son encontre.
Pour rappel, le trafic était acheminé ensuite au Liban par plusieurs antennes acheminant de la bande passante depuis la Turquie et Chypre à un coût inférieur à celui vendu par la société OGERO. 4 de ces réseaux ont été depuis démantelés suite à la découverte de leurs installations à Denniyeh, à Ouyoun el Simane, Faqra et Zaarour.
Alors que le Ministre des télécommunications actuel, Boutros Harb soutient le directeur général d’Ogero, de nombreux conflits avec ses prédécesseurs avaient émaillé l’actualité au Liban. On se souviendra notamment des réticences d’Abdel Moneim Youssef à l’installation de réseaux de communication mobile 4G alors que le Ministère était occupé par les anciens Ministres Charbel Nahhas et Antoine Sehnaoui.
Ogero refusait alors de libérer plus de bande passante aux utilisateurs libanais alors que les cables acheminant le traffic ne sont utilisés qu’à 20% de leur puissance. L’objectif était, selon l’institution, de maintenir des tarifs élevés, 2 700 dollars par mois par E1 (soit 2 mégabits par seconde), dont 1 350 dollars de taxes, et ainsi sauvegarder les revenus de l’Etat. Cet argument aujourd’hui pourrait se retourner contre ces auteurs, un tarif élevé privilégiant plutôt les réseaux parallèles illégaux comme ceux pour lesquels il serait impliqué, selon certaines sources médiatiques.
Autre écueil, le réseau à fibre optique pourtant mis en place sur plus de 4000 km par Alcatel Lucent et dont Ogero refusait la mise en service, indiquant ce dernier n’était pas conforme au cahier des charges et refusé par le ministre actuel Boutros Harb.