Hollande au Liban le 1er octobre, une présence fort embarrassante au final

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Le Président de la République Française a annoncé un déplacement au Liban après l’Assemblée Générale de l’ONU pour y rencontrer les réfugiés syriens et « pour les aider à y rester » peut-on lire. Cette phrase devrait choquer plus d’un libanais alors que le Pays des Cèdres dénombre 1,5 voir même 1,7 millions de migrants, pour une population de seulement 4 millions de personnes et que la France n’a toujours pas livré les armes tant attendues dans le cadre de la donation saoudienne à l’Armée Libanaise. Notre générosité n’a pas être à prouver. Mais il ne faut également pas nous prendre pour des imbéciles.

Le provisoire malheureusement dans le cadre libanais est fait pour durer, l’exemple du déni du droit de retour des réfugiés palestiniens souvent installés depuis 1948 au Liban et qui ont déstabilisé le système politique par la Guerre Fratricide de 1975) 1990 est là pour nous le prouver. « Pour les aider à y rester » peut aboutir à demander l’implantation des réfugiés syriens au Liban? La phrase est grave, le système politique confessionnel ne peut être d’avantage déséquilibré. Nous en avons déjà suffisamment payer le prix dans au cours de notre Histoire.

L’Europe passe, à l’heure actuelle, par une crise migratoire avec seulement 200 000 migrants. Un débat s’installe, certains pays, certaines communes, ne veulent que des réfugiés syriens appartenant à la communauté chrétienne, d’autres ouvrent grande les vannes à toutes et à tous, l’action est certes louable, mieux vaut tard que jamais. Mais, vue de Beyrouth, on est en droit de bien rigoler avec un nombre aussi réduit par rapport à ce qu’on endure depuis des années, et qui ont amené le système infrastructurel à la limite du supportable.

Pression sur la distribution d’électricité et d’eau, qui n’étaient déjà pas efficients avant la crise, pression sur le marché de l’emploi et notamment au niveau des emplois sous-qualifiés entrainant une dégradation des conditions socio-économiques « des indigènes », pression au niveau de certaines municipalités et notamment dans la Békaa ou les réfugiés sont désormais plus nombreux que les natifs et cela ne va pas sans créer des escarmouches qu’on n’évoque plus guère dans les médias. « Pour les aider à y rester », cela passe également par aider les libanais à résoudre les crises que la population subit. Il faudrait déjà donner aux libanais avant même aux réfugiés des droits à avoir de l’électricité, à résoudre la problématique de la distribution d’eau et même des ordures. Voir même inviter nos hommes politiques à être sensibles au gouffre auquel ils nous ont menés et les inviter à respecter la démocratie des urnes, c’est-à-dire à admettre l’organisation d’élections parlementaires à même à redémarrer l’Etat libanais et les légitimité des institutions.

C’est faute d’avoir de ne pas avoir à tant combattu des organisations islamiques comme Daech, ou d’avoir respecté ses engagements – notamment financiers – vis-à-vis de pays comme le Liban, qui depuis 2011, depuis le début de la Guerre Civile Syrienne les accueille, que ces migrants arrivent désormais sur les rivages de l’Union Européenne. C’est faute d’avoir soutenu des Pays généreux comme le Liban qu’avec des mots et non avec des actes que l’Union Européenne passe par cette crise.

Mais François Hollande se déplacera pour les « fixer » à l’ombre des Cèdres. Peut-être devrait-on en inviter plus encore à partir en Europe pour qu’enfin on puisse nous aider aussi. Il ne s’agirait que de rappeler les engagements souscrits par les pays européens à aider le Liban et qu’ils semblent avoir oublié aujourd’hui. C’est également faute de retarder les livraisons d’armes pourtant promises à l’Armée Libanaise, qu’on fini aujourd’hui à craindre le pire pour notre avenir.