La BDL demande aux Banques de se dénoncer elles-mêmes…

Décidément, la Banque du Liban ne manque pas d’humour. On apprend, dans une lettre adressée aux banques libanaises que la commission spéciale des investigations demande désormais aux établissements bancaires de réexaminer les comptes de personnes exposées politiquement

La lettre de la Banque du Liban adressée aux banques libanaises demandant l'examen des comptes des personnes exposées politiquement.

La commission spéciale des investigations demande à toutes les banques opérationnelles au Liban, et à leur propre responsabilité (surligné) et durant une période qui s’étend jusqu’à maximum 31-01-2020, d’examiner de nouveau les comptes des PEP chez eux, selon l’article I paragraphe b de l’article 9 du circulaire numéro 83 (système des surveillances des opérations financières et banquaires pour la lutte contre le blanchiment d’argent et l’argent du terrorisme), sur lesquels ont eu lieu des virements vers l’étranger, et ceci durant la période qui s’étend entre 17-1019 et 31-12-19, en plus de préciser la source de ces sommes qui y ont été déposées, et informer la commission s’il existe une quelconque suspicion sur ces comptes.

Il y a toujours cette impression de prendre les gens pour des personnes qui n’y comprennent rien au final. Si malversation, il y a, ce ne sont pas les banques – qui au final, y ont participé d’une manière ou d’une autre – qui vont se dénoncer pour ensuite être condamnées.

On estime entre 2 et 11 milliards de dollars, les montants transférés à l’étranger entre le début des manifestations dans la nuit du 17 au 18 octobre jusqu’à mi-décembre.

C’est un peu à cause de ces pratiques que justement, la majorité des déposants, qui sont confrontés, quant-à-eux, à des difficultés matérielles pour retirer leur argent pour des dépenses souvent quotidiennes suite à une décision de contrôle des capitaux imposés par l’Association des Banques du Liban et non par la BDL ou d’autres autorités élues, ont perdu confiance, non pas seulement dans leurs banques respectives mais aussi dans les autorités monétaires elles-mêmes.

Il faudrait plutôt peut-être que cette commission d’enquête spéciale fasse un effort incommensurable, celui de se déplacer auprès de ces banques, de vérifier les comptes de ces personnes exposées politiquement, et le cas échéant, de transmettre aux autorités judiciaires compétentes en la matière ces informations visant, à la fois, à condamner les banques et probablement leurs dirigeants qui n’ont pas pu ne pas être informés de mouvements financiers importants et ces déposants VIP qu’on semble aujourd’hui, en dépit de tout, encore choyer.