L'échec des valeurs européennes

L’Europe ou du moins une partie de l’Europe réagit en croyant véhiculer des valeurs qu’elle croit universelle, concernant non seulement la religion mais également le caractère socio-économique de sa civilisation. Mais elle se trompe lourdement et on en tire aujourd’hui les conséquences au travers de nombreuses crises existentielles.

L’échec de la démocratie au Moyen-Orient, l’incompréhension que l’Islam n’est pas seulement une religion comme le Christianisme mais également un système politique et économique, l’échec dans un jugement avec des préjugés de la société américaine qui est plutôt en fin de compte conservatrice sur un certain nombre de valeurs comme le démontre le phénomène Trump aux USA et la remise en cause notable du droit à l’avortement, la non-compréhension que la notion des droits de l’homme n’est pas universelle et entre en conflit entre le caractère individualiste ou collectif de sociétés comme en Asie ou une vie peut en fin de compte être sacrifiée pour le bien commun, des échecs accumulés qui finissent donc par miner la construction européenne, comme en témoigne l’éloignement de la Grande Bretagne et son BREXIT.

La Turquie, aujourd’hui également, s’éloigne de l’Europe suite à l’échec du coup d’état démontre en fin de compte d’une manière encore plus cruelle que l’Europe n’est pas un modèle assez attractif pour juguler et menacer la décision d’Erdogan de rétablir la peine de Mort et de réintégrer un modèle islamique en contravention avec son histoire et son héritage des 70 dernières années kémalistes  que l’Armée Turque devait pourtant garantir.

Des conflits européens, Ex-Yougoslavie d’abord entre modèles de pseudo-coexistence entre Serbes et Bosniaque, entre orthodoxes et musulmans kosovars ont démontré que le modèle européen est aussi limité et que les gouvernants européens n’ont rien compris. Le temps est au conflit entre civilisations et entre valeurs et dans ce cas de figure, le modèle européen n’existe plus puisqu’on arrive au temps des interrogations quand d’autres sont déjà au moment des certitudes.

Les soubresauts que connait actuellement le Monde ne sont peut être que le reflet d’une remise en cause par beaucoup de sociétés de ces valeurs que l’Europe croyait sienne et qu’elle a tenté d’exporter à travers le Monde et qui ont débouché sur de graves crises existentielles. Démocratie, Droits de l’Homme, Liberté d’Opinion, etc… autant de valeurs qui aujourd’hui sont combattus par d’autres comme en témoignent les assauts des terroristes en France.

Evoquant le terrorisme et la France, le terrorisme aujourd’hui est certes global mais l’Europe en est aujourd’hui la première victime parce qu’elle a accepté de nombreuses dérogations. Au lieu de se construire, elle a donné des dérogations à la Grande-Bretagne et on a au final abouti au BREXIT. De même, elle a accepté, outre la Grande-Bretagne, d’autres chevaux de Troie et même devait accepter la Turquie. Le concept d’immigration et d’amalgame de certains de ses membres ont marché un certain temps quand il était intra-européen mais du moment ou il a également concerné des populations aux valeurs sociales et religieuses trop différentes, ceux ci ont eu un malaise face à ces valeurs européennes que certains trouvaient inacceptables notamment au niveau des droits des individus et du conflit entre une religion qui est également un système politique et le système des valeurs et politiques en rigueur en Europe.

La question aujourd’hui, qu’est ce qui peut, peut-être, sauver l’Europe et évitez encore cette dérive? Cette opération de sauvetage doit avant-tout être une remise en question, notamment pour la France d’un principe de laïcité qui lui est cher mais qui est unique en fin de compte en Europe. Les Pays de l’Est sont restés religieux en dépit de leur appartenance à la sphère communiste durant bien années. La France est la première visée par la vague terroriste parce qu’elle est le pays malade de l’Union Européenne, notamment par la perte de ses valeurs historiques. Ils attaquent la France non pas par ce qu’elle est laïque mais qu’elle a toujours été la fille ainée de l’Eglise ou du moins comme elle le parait toujours à leurs yeux.

Nul tabou à ce sujet. Il est important de discuter de toutes les alternatives qui peuvent être sur la table afin de provoquer un véritable débat mais aussi des décisions doivent être prises et elles sont graves. Il faut parfois se faire violence et couper un doigt pour sauver un bras.

Faut-il remettre en cause le droit du sol au profit du droit du sang? Une nationalité se mérite même quand on né avec cette nationalité. C’est un devoir et non un droit. Certains déjà ont renié leurs propres nationalités et pourtant en Europe, on discute encore du sexe des Anges.

Evoquant l’expérience libanaise, on fini par noter d’inquiétantes similarités. On est à la veille non pas d’une guerre civile mais de conflits localisés et le Pays des Cèdres est un modèle à ne pas suivre.

Le Liban était occidental dans son histoire comme appartenant à la sphère levantine et non un pays arabe jusque dans les années 50 avant d’avoir été emporté par le conflit israélo-arabe et d’avoir été obligé de choisir le camps de l’arabité. Face aux tensions résultants de la remise en cause du caractère occidentalisé d’une grande partie de sa population d’alors et cela dès 1958, il en résultera la guerre civile de 1975. Le principe de coexistence n’est donc pas à suivre. Au nom des compromis, on fini par la paralysie comme aujourd’hui au mieux et au conflit au pire entre les différentes communautés. Peut-être que les Libanais peuvent alors faire profiter de leur expérience les Français afin d’éviter le pire, il convient de leur dire que vivre ensemble n’est pas une idée à suivre mais vivre l’un à coté de l’autre avec ses différences régionales peut-être une solution à considérer.

La France doit à l’avenir faire des choix qui vont s’avérer être cruciaux pour l’Europe et durs voir même inacceptables pour certains aujourd’hui mais qui constitueront peut-être sa seule et unique chance. Et ces tabous doivent tomber pour arriver à un résultat tangible.