Alors que les réformes économiques tardent à se concrétiser en raison de l’absence d’un nouveau gouvernement depuis les élections législatives du 6 mai 2018, l’endettement public du Liban a atteint un nouveau record de 83,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 4.2 milliards de dollars, (5.2%) sur une période de 8 mois.
L’endettement public était estimé à 77,3 milliards de dollars fin aout 2017 alors que la croissance économique n’atteindrait plus que 1% selon les institutions financières internationale, un seuil largement insuffisant.
Selon le rapport de la Banque Byblos, l’endettement public en Livre Libanaise aurait atteint 48,3 milliards de dollars fin aout soit en baisse de 1.6% depuis fin 2017. La principale hausse concerne l’endettement libellé en devise étrangère, qui a augmenté de 16,3% depuis fin 2017, s’établissant désormais à 35,4 milliards de dollars.
40.3% de la totalité dette publique est détenue par les banques du secteur privé, soit en baisse de 3.1%. Les banques privées détiendraient 37% de la dette publique libellée en devise locale. La Banque Centrale Libanaise détiendrait, pour sa part, 48,4% de la dette publique libellée en Livre Libanaise.
Cette augmentation de la dette publique intervient alors que la croissance économique se fait toujours attendre en dépit d’une aide internationale de 11 milliards de dollars décidée lors de la conférence CEDRE. Les pays et organisations donateurs attendent en effet la mise en place du prochain cabinet gouvernemental et des réformes économiques selon la feuille de route présentés lors de la conférence qui s’était déroulée en avril 2018 à Paris.
Selon diverses organisations internationales, dont le FMI ou la Banque Mondiale, le rythme de l’endettement public lié au ralentissement de l’économie libanaise ne permettent plus aucun écart.
Ainsi, les taux d’intérêts des bonds du trésor libanais en livre libanaise atteignent 6.28% contre 6,73% en devise étrangère, démontrant que les investisseurs prennent désormais en compte les risques.