L’agence de notation financière Moody’s a annoncé avoir dégradé à Caa1 les notations du Liban sur le long terme, en raison d’une probable structuration de la dette publique ce qu’elle considère être identique à un défaut de paiement.
La note Caa1 est en effet attribuée à des investissements considérés comme étant de très mauvaise qualité avec des risques élevés dans l’échelle de notation de l’agence de notation.
Selon le service d’investissement de l’agence natation, qui a publié cette annonce ce lundi soir, l’attribution une telle note « reflète le risque accru que le gouvernement réagisse à une augmentation des risques liés à la liquidité et à la stabilité financière, notamment par un rééchelonnement de la dette ou un autre exercice de gestion du passif susceptible de constituer défaut de paiement »
L’impact immédiat d’une telle décision pourrait encore aggraver les fort taux d’intérêt auxquels le Liban emprunte et intervient en dépit de la décision du Qatar de souscrire à 500 millions de dollars de bons du Trésor comme annoncé ce lundi.
Le mois dernier, Moody’s avait maintenu une note B3 avec une perspective négative – généralement accordée à des éléments dits spéculatifs, dont les caractéristiques sont proches des Junk Bonds ou obligation pourrie.
Moody’s estimait alors que la formation d’un prochain gouvernement pourrait mettre en oeuvre les processus de réformes économiques et fiscaux nécessaires à l’attribution des fonds prévus lors de la conférence CEDRE et ainsi améliorer les taux de croissance et le PIB.
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Cependant la formation du prochain gouvernement tarde toujours, amenant l’agence à réduire les notations de B3 à Caa1 avec une perspective pour le moment stable.
Pour rappel, le taux d’endettement du Liban atteint désormais 150% par rapport au PIB, soit le 3ème le plus élevé au Monde, alors que les ratios économiques se sont détériorés en 2018. On annonce ainsi la mise en faillite de plus de 2 200 entreprises et un taux de chômage atteignant désormais plus de 40% de la population.
Cette dégradation intervient alors que les autorités se veulent cependant rassurantes, le ministre des finances par intérim Ali Hassan Khalil ayant réfuté toute intention de vouloir restructurer la dette publique ou encore à ce que le Liban puisse connaitre un défaut de paiement. Le gouverneur de la Banque Centrale, Riad Salamé, a également écarté tout risque de dévaluation de la Livre Libanaise.