Après la fin des élections législatives et la publication des résultats final de ce scrutin, quelques enseignements sont à noter au niveau fonctionnement du nouveau Parlement pour comprendre ce qui va advenir de la situation au Liban.
Voir également la liste complète des nouveaux députés:
Liban/Législatives: La liste complète de nos nouveaux députés
Une loi électorale imparfaite mais plus juste que les précédentes
La coalition au pouvoir renforcée
Le CPL devient le premier parti politique libanais, avec 21 députés qui lui sont directement affiliés et de nombreux députés apparentés. Il pourra donc constituer un bloc de poids au Parlement. À ses 21 députés, s’ajouteraient 9 autres parlementaires potentiels.
Nom du Parti | Nombre de députés |
CPL | 21 |
Futur | 18 |
Amal | 16 |
FL | 14 |
Hezbollah | 12 |
PSP | 8 |
Indépendant – Apparenté 8 mars | 8 |
Indépendant – Mouvement Azm | 5 |
Indépendant- Apparenté-CPL | 4 |
PSNS | 3 |
Marada | 3 |
Société Civile | 2 |
Indépendant – Apparenté 14 mars | 2 |
Tachnaq-apparenté CPL | 2 |
Indépendant | 2 |
Kataëb | 2 |
Rassemblement démocratique-Apparenté PSP | 1 |
Indépendant – Apparenté Hezbollah | 1 |
Ashbach | 1 |
Indépendant-Apparenté FL | 1 |
Parti du Dialogue National | 1 |
Indépendant-Apparenté Futur | 1 |
Cependant, le point intéressant est l’augmentation du nombre de parlementaires des Forces Libanaises qui ont réussi à percer – tout comme le CPL en dehors de leurs zones traditionnelles – notamment au niveau de la circonscription de Baalbeck Hermel et les résultats exécrables du Parti Kataëb qui ne réussi au final à n’imposer que 2 députés dans son fief du Metn.
Nom du Parti | Pourcentage de députés |
CPL | 32,26% |
FL | 20,97% |
Indépendant – Apparenté 8 mars | 6,45% |
Indépendant- Apparenté-CPL | 6,45% |
Marada | 4,84% |
Indépendant – Apparenté 14 mars | 3,23% |
Kataëb | 3,23% |
Société Civile | 3,23% |
Futur | 3,23% |
Indépendant – Mouvement Azm | 3,23% |
PSNS | 3,23% |
Tachnaq-apparenté CPL | 3,23% |
Rassemblement démocratique-Apparenté PSP | 1,61% |
PSP | 1,61% |
Amal | 1,61% |
Indépendant-Apparenté FL | 1,61% |
Partis | Pourcentage de députés |
Futur | 61,54% |
Indépendant – Apparenté 8 mars | 11,54% |
Indépendant – Mouvement Azm | 7,69% |
Parti du Dialogue National | 3,85% |
Ashbach | 3,85% |
PSP | 3,85% |
Indépendant | 3,85% |
Indépendant-Apparenté Futur | 3,85% |
Parti | Pourcentage de députés |
Amal | 50,00% |
Hezbollah | 40,00% |
Indépendant | 3,33% |
Indépendant – Apparenté Hezbollah | 3,33% |
PSNS | 3,33% |
Un fort taux d’abstention de plus de 50%
Le taux de participation à moins de 50% à ces élections parlementaires a été le plus bas historique depuis 2005. Ce fort taux risque de provoquer des problèmes quant à la représentativité de la future chambre alors que devront être approuver de nombreux projets de réformes socio-économiques indispensables pour le Liban.
Lire à ce sujet:
CEDRE: Une analyse détaillée du plan d’aide au Liban par François Bacha
Au menu du calendrier du Parlement, notamment les différents projets d’aides de la conférence CEDRE et leur financement.
De multiples raisons expliquent ce manque d’intérêt:
- Une loi électorale dont le fonctionnement est sujet à certaines critiques comme le fait de devoir choisir des candidats sur une seule liste puis de choisir une personnalité préférentielle. Pour beaucoup, il s’agissait plus d’un choix par défaut qu’un choix par conviction au final. Pour preuve, certains députés se sont paradoxalement retrouvés sur des listes opposées aux valeurs qu’elles sont sensées représentées. C’est notamment le cas de Boutros Harb qui se retrouvait sur une liste appuyée par le Parti Populaire Syrien. Cela peut également expliquer son échec.
- D’autre part, une grande partie de la population a été poussée à l’exil en raison des problèmes sociaux et économiques qu’a connu le Liban ces dernières années. Pour rappel, le taux de chômage atteindrait 46% de la population active libanaise.
- Également un désintérêt de la chose politique pour une grande partie de la population fatiguée de ses représentants actuels et qui estime que de toute façon, rien ne changera. Pour ces derniers, le système politique est cloisonné par les partis actuels. Cela est notamment à l’origine de l’échec relatif des candidats de la société civile qui n’ont recueilli qu’une seule candidate, Paula Yacoubian, comme député dans la première circonscription de Beyrouth. Cette vision des choses est notamment expliqué par le résultat des élections municipales de 2016 alors que les candidats de la société civile ont gagné dans la première circonscription de la capitale, en raison du nombre plus important d’électeurs dans la deuxième circonscription et du mode de scrutin majoritaire, aucun de ses représentants n’a pu figurer au sein du conseil municipal de la ville.
Ce désintérêt frappe plus particulièrement les jeunes électeurs qui représentaient 1/3 des votants lors de ces élections.
Maintenant que la période électorale est derrière nous, au lieu de faire la fête et tirer des feux d’artifices, espérons que les nouveaux parlementaires se retireront les manches pour travailler et œuvrer pour le bien du Liban
Ne pas voter pour les réformes économiques à venir, implique un code implicite de déontologie aux futurs politiciens.
Le moins ils auront une représentativité reconnue par les votants, le plus il y aura un équilibrage de la société civile quant aux devenirs probables du budget de l’Etat.
Car il incombe le nouveau Parlement de proposer des lois nationales, et, face à l’ambivalence de leurs lois au nom de la patrie, il en valait d’une nécessité de la non représentativité des lois claniques, afin d’apaiser la nation après le succès du Parlement.