Parmi les sites archéologiques les moins connus du Liban mais qui méritent d’être découverts, celui de Ghineh dans les hauteurs du Kesrouan.
Le nom de Ghineh serait d’origine Araméen, signifiant un sanctuaire, ce qui est le cas, et la localité fort ancienne. Cette localité héberge 2 sites archéologiques assez intéressants à découvrir, une tombe dite tombe d’Adonis et un temple romain, le Palais d’Adonis, qui sera transformé en église byzantine.
Le Culte d’Adonis
Pourtant, selon la Légende, il ne s’agirait autrement que de la tombe d’Adonis lui-même.
Le culte d’Adonis était l’un des plus important dans la région durant l’Antiquité, puisque le fils incestueux de Cinyras, roi assyrien, et de sa propre fille Myrrha avait, selon la légende, été tué dans la Vallée de Nahr Ibrahim. Ghineh surplombe cette vallée.
Myrrha, pour être sauvée de son propre père, fut transformée en un arbre la Myrrhe lorsqu’elle fut enceinte. C’est de cet arbre qu’Adonis naquit.
Devenu l’amant d’Aphrodite, Astarté chez les Phéniciens ou Vénus chez les Romains, déesse de l’Amour, qui en tombe éperdument amoureuse, il fut cependant confié à Perséphone pour sa sécurité. D’une grande beauté, elle en tomba également amoureuse. Un conflit s’ensuit entre Aphrodite et Perséphone. Calliope mandaté par Zeus permit de conclure un compromis.
Aphrodite passait alors un tier de son temps avec Aphrodite, un autre tiers avec Perséphone et un dernier tier avec la personne de son choix, généralement avec Aphrodite.
La Tombe d’Adonis
Un jour, il allait chasser le sanglier. Arès, mari d’Aphrodite, jaloux qu’elle aime d’un amour sincère Adonis, enverra un sanglier le tuer.
Il s’agit de cette scène qu’Ernest Renan attribuera à la légende qu’on retrouve sur le bas-relief de la Tombe de Ghineh. Cette figure daterait d’une époque hellénistique. Il s’agit d’une scène de chasse où un animal, un ours selon certains, un sanglier selon d’autres fait face à un chasseur armé d’une lance.
Certains auteurs estiment que d’autres bas-reliefs aujourd’hui fortement dégradés existent à cet endroit.
Au pied du bas-relief, la tombe elle-même.
Différentes fleurs qu’on peut trouver sur place
Adonis sera mortellement touché. Les gouttes de son sang mélangées aux larmes d’Aphrodite donneront les anémones qu’on voit fleurir au printemps au Liban. Elle organisa également pour son amant décédé une fête. Elle célébrait chaque le retour des beaux jours en cette saison du Printemps.
De même, le fleuve de Nahr Brahim ou le fleuve d’Adonis se teint en rouge à chaque crue printanière. La légende y voit que le sang d’Adonis encore couler.
Le culte d’Adonis, ou les Adonies était particulièrement célébré au Liban ou plutôt en Phénicie. Elles duraient deux jours. le 1er jour était consacré au deuil, le 2ème jour à la joie. Seules les femmes prenaient part à ces fêtes.
Des convois allaient alors de Byblos, en passant par Mechnaqa puis Yanouh, jusqu’aux sources du fleuve d’Adonis, à Afqa chaque printemps pour célébrer la renaissance de la Nature. Là bas, se trouvait un temple phénicien consacré à la déesse Astarté.
L’Eglise Byzantine de Ghineh
Non loin de la tombe, un autre point d’intérêt. Il s’agit d’un ancien temple romain, appelé selon les chroniques antiques, Palais d’Adonis.
Le temple romain sera ensuite transformé en Eglise Byzantine avec la réutilisation de ses fondations.
Cet édifice aurait malheureusement été détruit suite au tremblement de terre de Beyrouth qui a eu lieu en 550 de notre ère.
Il présente cependant de nombreuses mosaïques pratiquent restées intactes dont des figures animales, comme un aigle.
Autour de l’église, se trouvent des ruines du village antique. On peut aimer à s’imaginer une boulangerie ou d’autres lieux de vie, à destination des locaux et des pèlerins, comme c’était à l’usage dans des localités de l’époque.
On y trouvera également un puit.
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