Le sarcophage d’Ahiram, roi de Byblos est hébergé par le Musée National de Beyrouth dont il est l’une des pièces majeures.
Datant du début du Ier millénaire av. J.-C., et destiné à recevoir la dépouille d’Ahiram, ce sarcophage, est composé d’un bloc de calcaire. Il comporte une inscription qui est le plus ancien exemple écrit à l’aide de l’alphabet phénicien sur son couvercle
« Sarcophage qu’a réalisé Ithoba’al, fils d’Ahiram, roi de Byblos, pour Ahiram, son père, comme demeure dans l’éternité. Et si un roi parmi les rois, un gouverneur parmi les gouverneurs et un chef d’une armée dresse le camp contre Byblos et ouvre ce sarcophage, que le sceptre de son pouvoir soit brisé, que le trône de sa royauté se renverse et que la paix et la tranquillité s’échappent de Byblos. Quant à lui, sa mémoire sera effacée de la bouche de l’Au-delà. »
En dépit de cette malédiction, le sarcophage sera violé vers les VIII et VIIème siècle avant JC.
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Également sur ce couvercle, on peut voir 4 lions accroupis semblant protéger la dépouille royale sur ses côtés et 2 personnages portant des fleurs sur sa face externe. Les visiteurs du Musée National peuvent également deviner des restes de peintures rouges.
Exhumé en 1923 par l’archéologue français Pierre Montet dans la nécropole royale de la ville la ville de Byblos, ses 4 faces sont gravées de bas-reliefs d’influence assyrienne.
Sur les 2 côtés les plus longs, on peut voir le roi assis sur son trône entouré de sphinx, preuve encore d’une influence égyptienne. Devant lui une table et des porteurs apportant des offrandes.
Sur l’autre côté opposé, on peut voir une procession funéraire.
Sur les côtés les plus petits, des figures féminines avec notamment des pleureuses. Sur le petit côté droit, une deuxième inscription phénicienne est à peine visible :
« Sarcophage qu’a fait Ithobaal, fils d’Ahiram, roi de Gbl, pour Ahiram, son père, comme sa demeure dans l’éternité. »
Son intérêt est que 21 des 22 lettres phéniciennes sont pour la première fois visibles. Cet alphabet sera à l’origine de notre alphabet occidental.
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Un sarcophage rescapé de la Guerre Civile
Durant la guerre civile de 1975 à 1990, le sarcophage – qui ne peut être déplacé d’une part en raison de ses dimensions et d’autre part en raison des combats autour du Musée National – sera protégé par une épaisse chape de béton dont la mise en place sera décidée par le directeur de la DGA de l’époque, l’Émir Maurice Chéhab.
Il ne sera retiré de sa protection qu’au début des années 90, une fois le calme revenu.
Voir également
- Liban/Patrimoine : le Musée National de Beyrouth
- Un Emir de l’Archéologie, Maurice Chéhab
- Un trésor des sous-sols du Musée National: la tombe de Tyr