Selon un rapport publié en novembre 2014 par Médecins Sans Frontières (MSF), 27% des femmes issues des réfugiés syriens présents au Liban sont soit enceintes, soit ont donné naissances au cours des 12 derniers mois. Le rapport précise que les deux tiers de ces naissances ne sont pas planifiées.
Petit rappel, pour une population de 4,7 millions d’habitants, le Liban compte 1,5 millions de réfugiés, soit le ratio le plus important au Monde si on inclus également la présence de plus de 400 000 réfugiés palestiniens. Un calcul vite fait indique donc que le Liban dénombrerait près de 200 000 naissances d’enfants issus des familles de réfugiés syriens annuellement.
En 2015, les auteurs d’une étude publiée estimaient que la présence et l’aide internationale aux réfugiés syriens aurait permis d’augmenter de 1%, le PIB du Pays des Cèdres. Cependant, cette augmentation se ferait de la population locale et les effets de l’aide internationale se sont depuis inversés avec la diminution des fonds disponibles aux foyers de réfugiés.
De nombreux secteurs économiques ont été touchés par la crise syrienne, comme le secteur bancaire ou le secteur touristique affecté par l’absence flagrante cette année des touristes arabes qui constituaient jusqu’à présent la principale clientèle. La montée des touristes occidentaux n’a été que partielle puisque de nombreuses entrées comptabilisées à l’Aéroport International de Beyrouth étaient en fait des ressortissants libanais porteurs d’un passeport étranger. Ainsi le taux de croissance du secteur touristique a été faible et son apport au PIB a été pour autant réduit affectant ainsi les rentrées fiscales des autorités libanaises
Face à ses difficultés économiques sectorielles, de nombreux patrons ont choisi de remplacer leurs employés locaux par des réfugiés d’origine syrienne aux rémunérations moindres. Pour beaucoup ainsi, la présence de ces réfugiés devient un fardeau. Ainsi les réfugiés syriens sont accusés d’avoir fait perdre leur emploi aux Libanais, en raison d’un salaire deux fois moins élevés mais également l’absence d’obligation – en dépit des régulations locales – à contribuer aux prestations sociales. Le Ministre du Travail Sejaan Azzi, avait ainsi précisé que le taux du chômage avait atteint un taux de 25%, le 8 avril dernier, mettant en cause la présence de ces derniers.
A cela, s’ajoutent également les pressions économiques provoquées par la présence de ces foyers de réfugiés. La production électrique, déjà déficitaire, est ainsi mise encore plus sous pression, le coût des loyers ou des produits de première nécessité augmentent également.
Une étude effectuée par le Bureau International du Travail (BIT) et publiée en février 2016 avait révélé que 71% des enfants des rues étaient d’origine syrienne. 61% de ces enfants sur le nombre total étaient également arrivés au Liban durant la période du conflit civil syrien, soit à partir de 2011.