Une nouvelle crise potentielle des ordures se profile dans les régions du Kesrouan et du Metn suite à l’expiration du contrat de ramassage des poubelles par la société Sukleen ce dimanche 14 mai, alors que certaines localités souffrent déjà de l’accumulation des poubelles sur leurs routes.
La société stipule cependant dans un communiqué annonçant la fin de ses services dans ces 2 régions que le Conseil de Développement et de Reconstruction ait mandaté une nouvelle société pour ramasser les déchets. La municipalité de Jounieh a publié sur les réseaux sociaux des clichés montrant avoir mis en place l’infrastructure nécessaire pour la prise en charge des ordures.
Pour rappel, les ordures avaient commencé à s’accumuler dans les rues de Beyrouth et du Mont-Liban à partir du 17 juillet 2015 suite à l’annulation du contrat avec la compagnie de ramassage Sukleen et de l’expiration du mandat à ce que les déchets soient transportés dans la décharge de Naameh.
Cette crise avait amené à la mobilisation d’une frange de la population, notamment suite à un appel d’offre largement controversé en raison des coûts de ramassage proposés par les compagnies participantes allant de 140 dollars à plus de 200 dollars la tonne. De nombreuses manifestations se sont ainsi déroulées cet été 2015 au centre-ville de Beyrouth. Les Forces de Sécurité ont été critiquées pour un usage inapproprié de la la violence, alors que certaines sources indiquaient que des éléments proches de partis politiques s’étaient infiltrés parmi les manifestants pour provoquer des incidents. Les partis politiques avaient fait part d’une large solidarité entre eux face à la société civile qui réclamait une réforme en profondeur du système politique. Le gouvernement d’alors avait tenté de résoudre la crise en rouvrant la décharge de Bourj Hammoud sur la côte et en ouvrant celle dite de Costa Brava à proximité de l’Aéroport International de Beyrouth. Cette dernière ayant fait l’objet d’un recours perdant en justice suite à des problèmes écologiques, devrait finalement être fermée sans qu’aucune solution de rechange ait été jusqu’à présent trouvée.
Les compagnies Sukleen, Sukomi mais aussi la nouvelle marque locale du groupe, Atria, également présente au Liban et en charge de la gestion des poubelles publiques, aujourd’hui, sont directement liées à la compagnie Averda, et sont dirigées par Malek Maysara Sukkar. Ayant son siège social basé à Dubai, Averda déclare employer 10 000 personnes dans le Monde, avec des opérations qui se sont élargies aux Emirats Arabes Unis en 2008, à l’Arabie Saoudite, au Qatar et à Oman en 2009, à Abu Dhabi en 2010, au Maroc et à l’Irlande en 2012 et enfin à la ville de Luanda en Angola en 2014.
Depuis sa création en 1993, Sukleen est financé par un fond assuré par la Caisse des Municipalité à hauteur de 130 millions de dollars selon certaines sources jusqu’à 200 millions de dollars par an, selon l’ancien ministre de l’Environnement Akram Chehayeb, générant selon le député Samy Gemayel, un profit de 2 milliards de dollars depuis le début de ses activités.