Pope in Libano

Le Pape est venu au Liban comme vous le savez tous, du 14 au 17 septembre. J’ai toujours regretté de ne pas avoir pu rencontrer son prédécesseur au Trône de St Pierre. Disons voir, qu’on ratait nos rendez-vous, j’étais au Liban quand il allait en Alsace, en France quand il se déplaçait au Liban. Nous étions d’une certaine manière la génération Jean-Paul II et il est dur pour Benoit XVI de devoir succéder à une telle personnalité. 

350 000 personnes se sont donc données rendez-vous pour cet évènement, les esprits chagrins pourraient comparer ce nombre aux 500 000 personnes que Jean-Paul II avait déplacé en 1997, mais cela serait oublier les circonstances actuelles notamment en Syrie et en Irak avec un certain nombre d’individus qui étaient venus à l’époque. Les chrétiens du Moyen-Orient ont sans doute aucun souffert de la situation amenant un bon nombre d’entre eux sur le chemin de l’exil pour ne pas évoquer celui du calvaire des martyrs.

Cependant, il y avait tout de même quelques chrétiens de Syrie, d’Irak voir même du Cameroun ou Sud Soudan, qui espéraient interpeller le Pape afin qu’il puisse un jour, se déplacer à leurs pays respectifs ou la présence chrétienne est menacée. A ce nombre de fidèles, il faut aussi rajouter ceux des autres communautés libanaises présents non seulement parmi les personnalités officielles mais également au sein de l’organisation comme la Croix Rouge et même parmi les personnes assistant à la Messe puisque qu’on m’a confirmé que par exemple, plus de 21 000 personnes de la communauté chiite avaient demandé des places.

C’était l’occasion pour rassembler jeunes et personnes plus âgées autour de la communion des fidèles et ce pari est gagné.  

Il s’agissait donc, au delà de la religion d’un fort symbole oecuménique rassemblant le Liban et même plus loin que le Pays des Cèdres.

Et heureusement notamment que la Croix Rouge Libanaise était présente puisque la chaleur accablait de nombreuses personnes, même l’asphalte des lieux fondait et certains essayaient tant bien que mal, de trouver un peu d’ombre.

Le Pape est arrivé sous bonne garde en Papamobile, sous la surveillance notamment des hélicoptères de l’Armée Libanaise et d’autres institutions sécuritaires. Il faut dire que les circonstances actuelles, notamment suite au fameux film circulant sur Internet concernant le Prophète et les incidents qui ont eu lieu en Libye et dans d’autres arabes le jour précédent le début de son rendez-vous libanais, mettait ces derniers sur les dents. La visite du Pape Benoît XVI devait être exemptée de tout incident et « Dieu Merci », ce fut le cas.

La Messe maintenant, « it was a mess » comme on pourrait le dire avec une sorte de patwork entre Orient et Occident. Connaissant bien par exemple les Choeurs de la Cathédrale de Strasbourg, il y a eu certains mélanges forts malheureux entre début latin et suite orientale, faisant perdre le fil de l’évènement à de nombreux fidèles qui s’interrogeaient dans les travées et donc amenant à une certaine « non participation » alors que par exemple, le Notre Père aurait pu résonner bien haut dans la capitale libanaise à cette occasion, rappelant que les Chrétiens d’Orient constituent tout de même une part intégrante de l’Histoire, du Présent et de l’Avenir de cette région actuellement fort malmenée. 

Cependant en dépit de cela, le message du Pape, notamment son appel à la Paix dans la région est passé avec l’Homélie qui reprenait en fin de compte les points essentiels de l’Exhortation apostolique signée le vendredi dernier en la Basilique St Paul de Harissa et qui sera remise aux différents représentants des Eglises Orientales à l’issue de la cérémonie. 

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