La Fête des Rameaux, qui s’est déroulée dimanche dernier, m’a immergé dans de nombreux souvenirs d’enfance, comme le fait de retrouver la boutique ou le propriétaire me donnait en cadeau – il n’en faisait qu’à ses petits enfants et à moi – une bougie dont il me reste un exemplaire, ou encore assister à une messe. le Dimanche des Rameaux est le dimanche de la Joie des enfants, ainsi que les différentes pensées qui me traversaient à l’époque, peut être par analogie ou par similarité.
Souvenirs confus donc de Dimanches des Rameaux en Vrac: Moi endimanché, par hasard rencontrant une de mes maitresses d’écoles qui allait se mariée dans une petite église aujourd’hui détruite, me semble-t-il, située à proximité du Patriarcat Maronite de Bkerké. Mon père et moi, nous avons donc assisté à ce mariage, j’étais en quelque sorte métamorphosé en Garçon d’Honneur d’une de mes institutrices d’Antoura dont j’ai malheureusement oublié le nom.
D’autres souvenirs comme les Rameaux à la Basilique St Paul de Harissa, parmi tant d’enfants, assister à une messe puis déjeuner chez mes grands-parents à Beyrouth. Une enfance heureuse et des temps heureux.
La course des enfants vue par les parents – telle que je m’en souviens – était de savoir qui serait le mieux habillé, peut-être les parents transcendaient de secrètes aspirations sur leurs chérubins de l’époque. La vraie course des enfants était de savoir qui aurait la bougie la plus longue. Quasiment une course « freudienne » digne de cet âge là. Du moins aujourd’hui, on ne le considèrerait pas ainsi ou on peinerait à l’admettre.
La bougie la plus longue, généralement j’en étais le propriétaire, motif de fierté supplémentaire pour moi, elles étaient plus belles à l’époque « hand made » comme on dirait aujourd’hui. Mes habits, personnes d’autres n’en avaient comme moi. Génération New Man venant de France directement, ma tante se chargeait de nous achalander « de la dernière mode » quand on ne trouvait rien sur place, guerre oblige. Chaussures en cuir véritable importée de France également, quand les autres devaient se contenter de « Bata » en plastique. La chaussure de cuir était rare, introuvable même durant le conflit fratricide.
Que dire d’autre, peut-être vaudrait-il mieux finir en illustrant ces quelques souvenirs enfouis par la crasse du temps, dépoussiérés un temps, par la nouvelle génération.