Le massacre à l’aube de la Nouvelle Année n’a évidemment laissé personne indifférent. Outre 3 de nos compatriotes libanais morts à Istanbul, on dénombre également 39 morts de différentes nationalités, Françaises, Saoudiennes, Irakiennes, et ainsi de suite. Le Monde donc est en deuil.
Mais le massacre d’Istanbul n’a pas fait que des victimes en Turquie, il a évidemment touché dans les chairs des familles endeuillées. Le respect à ces derniers et leurs douleurs se doivent d’être sanctifiés.
Comme à nos habitudes, nous n’avons pas été à la hauteur des évènements. Les images des victimes circulent sur Whatsapp, les chaînes de télévision locales ont l’indécence de pénétrer les chambres d’hôpitaux où les proches des victimes tentent faire face au choc de l’annonce de la mort de leurs bien-aimés enfants et proches.
Certains tranchent des gorges avec des couteaux et des sabres, d’autres avec des micros et des plumes:
Le respect aux victimes n’existe pas. L’indécence d’un certain voyeurisme moribond est présent, pour tenter d’assouvir certains de nos sentiments. Ce n’est pas ainsi que l’on puisse s’apitoyer ni montrer de la compassion ou même de la solidarité. On ne fait que révéler la monstruosité de notre société qui finira bien par oublier le lendemain même.
Il y a des différences à faire. D’un côté certaines personnes partagent ces photos sur différents supports, réseaux sociaux etc… pensant bien faire. C’est un manque d’éthique face à l’Horreur. Ils n’ont pas reçu l’éducation nécessaire afin de bien peser le poids de leurs actions.
De l’autre côté, les médias eux sont totalement responsables de leurs actes et profitent du laisser-aller des autorités de tutelle au nom d’une sacro-sainte protection de la liberté de la presse dont ils abusent. Il ne s’agit plus d’informer dans le cas présent mais de faire de l’audimat avec l’Horreur et d’assouvir le voyeurisme de leurs téléspectateurs.
Mais à force d’en voir quotidiennement, les téléspectateurs et les lecteurs s’habituent à cette dose de violence quotidienne et ne se mobilisent plus face l’injustice. On devient indifférent à la douleur à force de l’avoir. Cette culture du Maaléchi dont nous souffrons aujourd’hui a été ainsi construite avec leurs actes complices.
Un peu de pudeur donc, un peu d’éthique se doit d’être imposé. A défaut de pouvoir s’autocensurer eux-mêmes, un comité devrait donc établir les normes de ce qui peut être montré et de ce qui doit être caché au public, qu’il soit interne aux diffusions ou externe, imposé par l’Etat et la loi. Un tel projet existait par le passé, il est resté, malheureusement lettres mortes alors que beaucoup de pays ont mis en place les cadres légaux nécessaires le cas échéant. Des pays qui se réclament être plus civilisés que le nôtre. Nous avons encore tant à apprendre d’eux…
Capture d’écran du site de la boite de nuit Reina ou s’est déroulé le massacre du Nouvel An.