Retour A Tyr

 

Les artisans pêcheurs rentrant au port. Port de Tyr, Sud Liban. Leica M6, Summicron 50 mm. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Les artisans pêcheurs rentrant au port. Port de Tyr, Sud Liban. Leica M6, Summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.

Chose promise, chose due, nous sommes donc retournés ce lundi 29 aout à Tyr – ville libanaise authentique loin des préjugés sur le Sud Liban et des circuits touristiques habituels et pour cause  » de querelles de voisinages » – cité que nous nous attachons désormais à en connaitre les petits secrets, en compagnie de nos 2 amis, MC et JC.

Ex voto et bâteaux de pêche, port de Tyr, Sud Liban. Leica M6, télé elmar, 135 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Ex voto et bâteaux de pêche, port de Tyr, Sud Liban. Leica M6, télé elmar, 135 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.

Nous nous sommes attachés cette fois-ci, à faire découvrir la vielle ville à nos amis, suite à notre visite préparatoire précédente. Ce n’était pas sans compter sur l’hospitalité et la générosité des habitants de cette cité portuaire, qui nous ont abordé dans les ruelles étroites pour apporter encore plus de détails à ce que l’on imaginait peut-être savoir.

Première halte, le port, pour un café devenu traditionnel avec ces travailleurs de la mer tout juste revenus de leurs labeurs nocturnes, sirotant un café fort, espérant peut-être se réveiller pour repriser leurs filets. Nous avons convenu avec le propriétaire du café de faire appeler son beau-père pêcheur pour nous conduire au large, découvrir ainsi Tyr par la mer, cela après notre visite des ruelles étroites de la vielle ville, c’est à dire du quartier chrétien.

Le café des pêcheurs, port de Tyr, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Le café des pêcheurs, port de Tyr, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Le père Barbou, toujours présent, veille sur le bateau en cours de construction, vielle ville de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, Zeiss Biogon 28mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Le père Barbour, toujours présent, veille sur le bateau en cours de construction, vielle ville de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, Zeiss Biogon 28mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.

 

Pêcheurs discutant sur les quais, port de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Pêcheurs discutant sur les quais, port de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Filets de pêche et drapeau libanais, port de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Filets de pêche et drapeau libanais, port de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Ruines suite à un bombardement israélien de la vielle ville de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, Summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Ruines suite à un bombardement israélien de la vielle ville de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, Summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.

Nous découvrons, au détour d’un chantier, quelques pierres, preuves de la présence humaine ancienne dans cette ville, chaque coin, doit en être pourvu.

Hospitalité toujours au détour d’une ruelle de la vielle ville,  un vieillard avenant, souriant, demandant si on est des touristes,  » nous sommes libanais ». Il nous explique ensuite que les propriétaires de ce qui devait être une belle maison au bord de la mer ne sont jamais revenus, il  ont fuit au premier coup dur venu. Et pour cause pour ces derniers, il s’agirait d’une habitation détruite lors des premiers bombardements israéliens en 1978. Vestiges de cette demeure autrefois familiale, des poutres orphelines aujourd’hui qui soutenant désormais un vide,des gravats en bas visibles via une porte béante, à la plus grande joie de quelques riverains – adultes comme des enfants – et même de chiens qui ne manquent pas d’accéder à la plage en contrebas, se baignant allégrement dans une eau turquoise.

Nous nous enfonçons alors dans ces mêmes ruelles étroites à la recherche de la cathédrale grecque catholique dite Mar Touma, de vielles maisons habitées par des vieillards et des enfants, certains jouant avec des vélos hors d’âges.

Un chat se prélassant au seuil d'une vielle maison, du linge étendu à gauche, signe qu'elle est toujours habitée, vielle ville de Tyr, Sud Liban. Leica M6, Télé Elmar 135 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Un chat se prélassant au seuil d'une vielle maison, du linge étendu à gauche, signe qu'elle est toujours habitée, vielle ville de Tyr, Sud Liban. Leica M6, Télé Elmar 135 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.

Surgit ici une vielle femme voilée, suivie par un adulte à la 50ène passée arborant une lourde croix en or, la coexistence libanaise traditionnelle existe toujours, contrairement aux autres villes balafrées par une guerre civile puis par les agressions de nos voisins. Peut-être est-ce là, l’obligatoire solidarité, celle au-delà des religions, des appartenances sectaires et communautaires, forgées par un besoin de rester auprès de cette terre, peut-être est-ce là aussi, le fait de savoir qu’une fois partie, nul ne peut revenir. On est bien loin des préoccupations pseudo-majeures des beyrouthines, – miroir, miroir, serais-je la plus belle ce soir – ou du Kesrouan, allant faire ses courses le matin même en robe de soirée. On retrouve une simplicité sûre, le caractère original qu’on pensait avoir oublié pour cause de « mode de vie moderne dont on a pris tous les mauvais côtés au détriment du riche art de vie oriental, aux saveurs subtiles.

Hospitalité libanaise, vielle ville de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, Zeiss Biogon 28mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Hospitalité libanaise, vielle ville de Tyr en 1978, Sud Liban. Leica M6, Zeiss Biogon 28mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.

 Nous nous redirigeons ensuite vers le port, ou nous attend un pêcheur, celui en charge de nous emmener au large, à bord de son frêle esquif, après avoir passé le contrôle de l’armée libanaise à la sortie du port. Petites îles et récifs de passage au Nord, mer turquoise au Sud qui laisse – en toute transparence – découvrir des vestiges aujourd’hui englouties des sites phéniciens, colonnes et port égyptien de Tyr, sous nos pieds, suivent ensuite les plages au sable blanc, plage de tortues, à ce qu’il parait, Rest House et nouvelles plages vierges de tout son « techno », réserve naturelle oblige, avant de rebrousser le chemin ou plutôt la promenade maritime, une fois arrivés au large du camp palestinien de Rachidiye situé plus au Sud.

La vielle ville de Tyr vue de la mer, Sud Liban. Leica M6, Télé Elmar 135 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
La vielle ville de Tyr vue de la mer, Sud Liban. Leica M6, Télé Elmar 135 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Marie Josée à bord d'un bateau de pêche, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Marie Josée à bord d'un bateau de pêche, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Le phare al Fanar, vielle ville de Tyr, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.
Le phare al Fanar, vielle ville de Tyr, Sud Liban. Leica M6, summicron 50 mm, Kodak Portrat 160 NV, post production sur Adobe Lightroom. © Francois el Bacha. Tous droits réservés.

Nous terminerons cette matinée à l’ombre du Phare al Fanar pour déjeuner à l’auberge homonyme, puis nous nous dorerons au soleil de Tyr au Rest House pour l’après midi.

Des conseils maintenant?

Aller tôt aux ruines, nous pensions les visiter alors que la chaleur estivale s’estompe en fin de journée, chose râtée, elles ferment « Iftar oblige », c’est à dire dès le coucher du soleil, en lieu et place des 19h réglementaires du ministère du tourisme.  Nous n’avons donc pu visiter que les ruines de la cité que nous avons manqué la dernière fois, je publierais prochainement un petit reportage à leur propos.